Muriel Roche dans ce court texte touche au plus près ce qui se passe dans la peau d’une enfant qui comprend qu’il y a « d’un côté la fille et de l’autre le garçon […], ce que je perds et ce qui s’éloigne ». Les phrases, vives et épurées, sans apprêt, sans majuscule, quelques virgules et surtout des points d’interrogation — pas de point — s’enchaînent en interpellant le lecteur (« tu vois… ? » / « alors tu vois… ») et dessinent quelques tableaux qui donnent avec une grande justesse le tourment des sentiments, des sensations.