la fumée imprègne l’air du matin, j’ai ma première empreinte
indignée
l’inventaire en morceaux des briques éclatées
déchaîner le rond rouge
la bouche ensanglantée
ce rugueux de la peau écorchée
de l’ordre des choses
tout contre
nos petits déplacements
marcher autour du géant sans avoir l’intention de le froisser
manger la tête des fleurs en sucre
les plis anciens des violettes
souffler sur un pissenlit sans lui trancher le cou
les fleurs de camélias n’ont pas attendu l’orage
pour se détacher
les longues et sonores transhumances balaient
l’or balayé des draps brodés
au crin d’oiseaux et leurs nids enarbrés
les nuits dépliées servent à déplier
j’ai faim depuis que je suis née
un ange pour chaque falaise
chaque rugissant
animal languissant
même avec des chaussures lourdes
pied sur la digue plutôt que sur le vide
j’apprends à nager
à suivre la flèche pour une eau plus calme
là où le héron et son immobilité végétale
là où les esprits qui ont tout vu
m’évitent d’avoir à le faire
je vais attendre que l’air soulève mon foulard
me lever
porter ma voix
geste de sauvegarde
de ma température corporelle
là, dans la main, une graine rouge de coton mouillé
et vous,
pas besoin de vous voir pour savoir la rencontre
en fait, cette cabane abrite nos ricochets
un rond dans un rond plus large
un choeur battant
qui trouve dans la lumière des branches
matière à aiguiser son chant
dans le silence et ses aspérités
jusqu’à la frontière que la transhumance balaie
le bruit de la pluie est celui du poêle
demain j’irai voir la griffure de l’arbre