31 mars 2019

Bézaudun à vélo (l'arrivée)

les yeux rieurs
et mon gant troué
j’ai traversé des prés 
qui glissent vers la rivière
là, je sors de ses rêves
un cheval que personne 
n’a encore dessiné
le cheval dresse sa belle tête
en forme de point d’interrogation
et me regarde passer
me voilà à l’approche !
Bézaudun et ses quatre maisons
éparpillées comme des poules dans un champ
une machine agricole
qui doit servir à 
labourer / sarcler / semer ?
des fenêtres sans chat
une vague odeur de soupe et de lait caillé
un coq / des bidons
et puis, à la sortie du village,
ce vieil homme
celui qui se baigne avec les truites
celui qui arrose les fleurs du cimetière
celui qui arpente les terres
celui qui dessine des chevaux
buvant l'eau de rouille
à l'arrière des remorques
celui qui caresse les chiens
jusqu’à ce qu’ils oublient de mordre
on se reconnaît
on se sourit 
on se dit au revoir
je réponds d’un coup de sonnette 
à son : « tenez bon, vous êtes la première  ! »