10 septembre 2018

géant de paille

Sur les épaules de son père, les doigts dans ses cheveux
Jamais la même odeur, ce matin il pleut
Elle a pris son imperméable pour monter au sommet 
De ce monde vu d’oiseau
Son père est un arbre apprivoisé, un animal docile, 
Un géant de paille aux cheveux d’herbes coupées
Pense-t-il à la durée du voyage ? 
À une pluie de cailloux ? 
Au jour où il ne pourra plus la porter ? 
À ce trésor d’enfant plus grand que lui ?

L’eau tombe sur sa capuche glisse sur son imperméable
Les jambes dans le vide, 
ces bottes en plastique se font doucement la malle
Envie de sauter dans les flaques
reflétant le ciel qui reflète son père
Elle écoute, la joue rapprochée de l’odeur d’herbe coupée
Ballottée comme un ballot de paille
Et, ce qu’elle entend est doux
Ce qu’elle entend relie les gouttes 
Au bruissement des cailloux