chaque seconde, chaque geste compte
parce que ça change tout le temps
parce qu’on se dit
au revoir au revoir au revoir
ça change tout le temps on se verra au printemps
je t’aime tu allumeras de l’encens et tu mettras
la musique
ne te soucie pas de la note d’électricité
ce qui compte c’est que
on se croirait dans une dystopie
avec le compte à rebours du confinement
je t’aime tu prends un chocolat chaud à Dijon
t’inquiète tu vas pas nulle part
si ça se ferme encore plus
tu prends le chemin clandestin
ton sac pèse une tonne
ça c’est la peinture acrylique et les pinceaux
ça c’est ton atelier ambulant
j’ose même pas imaginer ce que tu as dans la tête
de rêves d’idées qui ne demandent qu’à
tu es si chargée que tu passes
du rire aux larmes
par un hiver froid, on pourrait croire
que le rideau ne va pas se relever mais
ça change tout le temps
tu te souviens des chevaux à l’abri
imagine la neige tombée depuis
qu’on a laissé nos traces dans le Vercors
les arbres gelés et nos traces dans le Vercors
c’est quand même autre chose
que la route de la gare
ce panneau sur la voie rapide
« soyons prudents »
oui
veillons
sur les animaux des lisières
sur l’aube de ton départ
sur l’heure d’or de ton retour
sur ce qui nous rassemble