il y a les vies invisibles
des travailleurs
dans les champs
dans les bureaux
vides à passer
vides à passer
la serpillière
dans les entrepôts
dans les cafés
ce jeune homme
sur le bord de la route
tend son bras
alors, je m’arrête
et dans la voiture
il me raconte
comment il s’est fait voler
par son ancien patron
pour des extras
en terrasse
qu’il devait lui payer
au black
il n’a jamais vu
la couleur
de l’argent
qui devait lui payer
son scooter
alors, merci
de vous être arrêtée
avant de nous quitter
le jeune homme me dit
que c’est mort et bien mort
pour cette fois
mais qu’il lui reste
la colère