Et puis, les chiens
chiens pour de vrai
chiens des hommes / détachés
déboulent par les talus
torrent fou, barrage emporté
réveille ma peur
réveille ma peur
j’ai cinq ans / sept ans / neuf ans
je fais craquer les vitesses
grand plateau
chaîne sur les crocs
sauve / qui ? / moi !
et mes mollets
lorsque j’arrive à la limite de leur propriété
une ligne qu’eux seuls connaissant
ils s’arrêtent
leur boulot de chien terminé
le dernier
celui que la meute n'attend jamais
celui qui renifle les fleurs sans les écraser
je l'aime déjà
il ne m’impressionne pas
le moins du monde
malingre chiot
il me veut ami
caresses
bout de biscuit
qu’il lèche
qu’il laisse
je lui dis
solennelle
ne deviens jamais méchant !
Tu me promets ?
le coeur dans les talons,
je dois le gronder pour qu’il ne me suive pas