- Je vais te sauver ! ...
Il va chercher une truelle dans le camion. Souriant dans sa belle barbe. Mains dans les poches. Il me fait penser à un jardinier qui enjambe une allée de petits pois. Pendant ce temps, Talandier fait du plâtre. Ça colle un peu trop.
Par la fenêtre ouverte, je l’entends appeler Lepoutre :
– Dis, j’ai besoin de toi !
Lepoutre revient du camion, pas pressé.
– Ouais, je finis en bas !
La coccinelle monte, monte. Lepoutre ne sait pas trop comment faire. Il pose sa main sur son chemin, mais la coccinelle la contourne. Alors, il attend qu’elle arrive au sommet du sac.
– Dis, tu montes ?
Il pose la truelle et, gentiment, la coccinelle y fait ses premiers pas.
– Voilà ! Maintenant, je te mets à l’abri.
– Tu montes ? Lui lance Talandier.
– Voilà, voilà ! Je sais pas trop où je vais te caser…
Lepoutre tourne la tête à droite et à gauche de la rue. Puis, il regarde dans ma direction. Ni une, ni deux, il traverse, avec la truelle et la coccinelle.
– Bonjour, tenez !, me dit-il.
Un peu bête, intimidée, surprise, contente de rendre service, je tends le bras et la coccinelle passe de la truelle au dos de ma main. Alors que Lepoutre retourne sur le chantier pour sauver Talandier de l’emplâtre, je compte le nombre de points sur ses ailes.